Embrasement

Une gorgée de vin rouge envahit ma bouche
Ton regard en coin craint-il que je m’effarouche ?
Rassure-toi, je connais ce piège possible
Auquel je résisterai : l’ivresse indicible.

Les yeux clos, j’écoute la chaleur des arômes
S’insinuer en moi, m’apaiser comme un baume.
Lentement, ils déposent leurs parfums suaves
Qui jonglent adroitement avec les octaves.

Douce musique de mes papilles où se loge
Ce puissant nectar dont elle chante les éloges.
Tes yeux rieurs me confient que tu m’envisages
Et procèdent déjà à mon déshabillage.

Ma tête, pesante, bascule doucement,
Surprise d’un cotonneux engourdissement.
Dans la pénombre des bougies tremblotantes,
Vient poindre en moi une envie palpitante.

Sur mes lèvres, une goutte de l’élixir…
Désir brûlant, je te supplie de l’adoucir.
Tu te penches vers moi pour cueillir un baiser
Je ne maîtrise plus rien, je suis embrasée.