Fleur sauvage

Sonnet

Caressé par le vent, je suis né ce matin.
Le champ qui m’abrite, éclaboussé aussitôt
D’or rouge flamboyant, foudroie de son veto
Le dernier assaut de l’hiver, piètre pantin.

Un à un s’étirent mes pétales satin.
Le soleil les défroisse dans un vibrato,
Transcende l’éclat de ce muet staccato
Tandis que sa brûlure scelle mon destin.

Livré ainsi dans toute ma fragilité,
Je ne peux cacher ma vulnérabilité ;
Le temps se moque de mon ardeur éphémère.

Déjà s’amenuise la vie, celle-là même
Que le printemps dans son souffle généreux sème ;
Dénudé par le vent, tombent mes fruits amers.

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