L’absence

L’absence se fait sentir… Je regarde le ciel, je scrute l’Univers, je mesure l’immensité incommensurable de ce qui m’entoure et je te cherche comme une enfant perdue, je cherche la raison pour laquelle la vie nous rassemble et nous sépare ensuite. Où es-tu ?

L’absence se fait morsure, elle fait saigner mon cœur, griffe mes entrailles. La douleur est palpable, c’est mon corps qui a mal, c’est mon corps qui crie, devenu douloureux tant la souffrance est abyssale. Sous ses assauts, je la ressens jusque dans mes os. Sous sa torture, elle parvient jusque dans mes muscles qui se vrillent. Je ne suis qu’un hurlement.

L’absence ravage, elle lacère mon âme de ses griffes, y creuse des sillons profonds dans lesquels coulent ma désespérance, mon chagrin et ma douleur.

L’absence enserre mon cœur, elle l’étouffe, je perds pied sous son étreinte morbide, je vacille.

L’absence devient le vide de l’Univers où je croyais pourtant trouver tant matière à me raccrocher, où j’espérais t’entrevoir dans une dimension intemporelle. Je suis vidée de toute vie jusqu’à la nausée.

L’absence me prive d’espoir, s’empare de ma raison et me laisse échouée sur les rivages d’une vie atone .

L’absence me ment, elle suggère avoir tout effacé de toi, jusqu’à l’éclat de ta voix, jusqu’au dessin de ton sourire. Elle me fait douter de tout et recouvre ton visage d’un voile de brume qui fait reculer ton image dans les recoins les plus lointains de ma mémoire, renforce ma peur de t’avoir perdu, supprime la seule chose qu’il me restait de toi : ton visage.
 

Surtout ne pas céder aux mirages de l’absence, surtout ne pas me laisser tenter par son discours venimeux, surtout fermer mes oreilles à ses attaques et garder l’espoir que l’amour est plus fort que tout. Me raccrocher à l’idée qu’un jour, lorsque ne saigneront plus les blessures infligées par l’absence, ce jour-là, ton visage reviendra et s’imposera à moi comme un phare dans cette nuit que je traverse, dans ce ciel où je te cherche, toujours et encore.

Quand la peur s’éteint d’elle-même de m’avoir trop assiégée, quand ma douleur s’apaise faute de nouveaux subterfuges à me présenter, je lève les yeux vers le ciel. Le silence descend en moi, m’apaise, ferme mes yeux, desserre toutes les crispations. Le brouillard se dissipe, tout est calme, ma respiration se calque sur ce rythme-là. Sur cette immensité où se conjuguent ciel et mer, un visage souriant s’approche du mien. Et ta voix que j’identifie immédiatement murmure simplement : Je t’aimerai toujours…