L’océan de la nuit

Entends la nuit qui marche,
Elle s’avance au son du vent tempétueux ;
Il torture sans répit l’océan
Et le malmène violemment.

Entends la nuit qui hurle,
Pour ces marins au bord de leur vie,
Tandis que pleure le ciel
Pour les accompagner dans leurs tourments.

Entends la nuit qui noircit
Tout ce qu’elle touche ou effleure
Et creuse des abîmes insondables.
Où à jamais tout espoir se perd.

Entends la nuit qui rampe,
Domine de son mystère ce vaste monde.
Il se découvre soudain égaré
Dans les abysses de ses cauchemars.

Entends la nuit qui se noie
Dans les bleus sinistres et les noirs ténébreux.
Ils s’affrontent, choc de titans,
Dans la démesure de leurs sombres couleurs.

Garde-toi bien de prendre la mer ce soir,
Les éléments se sont associés
Pour t’entraîner vers des rives inconnues
Où l’angoisse qui mène à la folie t’attend.