Feu de paille

Il l’a reconnue quand leurs yeux se sont croisés.
Ils étaient déjà, l’un et l’autre, apprivoisés.
Fébriles aux premiers frôlements de leurs mains,
Trop vite devenus amants sans lendemain.

Émus aux battements confondus de leurs cœurs,
Tous deux ont bu cet amour comme une liqueur,
Sans avoir compris que tout n’était que mirage,
Sans prendre le temps de déposer leurs bagages.

Tombent alors les feuilles des malentendus
Qui ne protègent pas les âmes éperdues.
Les frimas de l’hiver glacent leurs sentiments
Qu’ils croyaient voir germer dans l’indéfiniment.