Le visiteur de la nuit

Un frôlement infime qui s’attarde sur mon ventre…
Certitude ? Je peux aussi bien me méprendre.
Le sommeil m’a emportée très loin vers des rêves
Au rythme lent desquels ma poitrine se soulève.

Il fait bon, enroulée dans la chaleur de la nuit,
Il fait léger, enveloppée dans ce repos sans bruit.
Alanguie et abandonnée à une forme d’innocence,
Confiante et livrée à une sorte d’insouciance. 

Quand soudain semble se répéter ce geste fortuit.
Aucun doute : ce coquin stratagème se poursuit.
Entre léthargie et réalité, je sens mon ventre palpiter.
Torpeur du corps et de l’esprit, mais sens affûtés.

Mon corps a reconnu depuis longtemps cette main
Qui délicatement et lentement cherche son chemin.
Mes idées sont embrumées, prises d’engourdissement
Alors que mon désir, lui, se manifeste passionnément.

Nos deux mains se retrouvent, se guident tour à tour,
Nos corps se rapprochent désormais sans plus de détour.
J’aime assurément ces moments grisants où tu me domines,
Où je t’appartiens sans conteste dans une danse aérienne.