Je ne suis plus à l’écriture.
Je respire chaque idée,
M’enivre de son parfum,
La trouve vraiment séduisante
Et tellement originale.
Mais à toute tentative
Pour la cueillir gentiment,
Elle perd toute saveur
Et me plonge dans l’incertitude.
Je me noie dans le néant.
Traversée du désert…
Aridité. Pire : stérilité.
Mutisme de ma plume.
Autour de moi, des mirages.
Insaisissables, fantomatiques.
J’abreuve de poèmes
Mon imaginaire asséché.
C’est pourtant si simple
De faire parler les mots,
De jouer avec leurs forces !
Je taraude et malmène mes sens
Pour m’emparer de la moindre émotion
Que je coucherais sur le papier
Avec dévotion et soulagement.
Mais le néant se tient devant moi.
Relecture angoissée de mes écrits…
Qui donc était celle qui a rédigé
Des textes aussi divers,
Aussi chargés d’émotions ?
Vit-elle toujours en moi ?
Sentiment d’être tenue en échec
Par une force invisible et invincible.
Une analyse rationnelle
Me lance sur une piste possible :
Et si je n’avais plus besoin d’écrire ?
Ou plutôt, si je ne voulais plus écrire ?
Pour ne pas regarder, ne pas voir
Ma vie et ses interrogations ?
Mais j’ai déjà vécu tant de deuils…
Laissez-moi encore écrire, ne m’en privez pas…