
Que veux-tu que je te dise ?
Tu m’as posé des questions auxquelles je ne peux, je ne sais répondre.
Que veux-tu que je fasse ?
Tu m’as vampirisé et vidé entièrement de toute force physique.
Que veux-tu que je mange ?
Tu as créé en moi des nausées régulièrement insoutenables.
Que veux-tu que j’offre à mon esprit comme nourriture ?
Tu as pourri irrémédiablement et sans état d’âme tout ce qui m’entoure.
Que veux-tu que je vive ?
Tu as ôté tout intérêt à toute forme de vie, quelle qu’elle soit.
Que veux-tu que je regarde ?
Tu as occulté irrévocablement et définitivement mon avenir.
Que veux-tu que je lise ?
Tu as dénaturé le contenu de tous mes livres, ils n’ont plus aucun sens.
Que veux-tu que j’écoute ?
Tu as volé la liberté associée à la musique, ni l’une ni l’autre ne
résonnent plus en moi.
Que veux-tu que je sois ?
Tu as fait de moi un territoire ravagé par un perpétuel tsunami
d’angoisse.
Que veux-tu que j’espère ?
Tu as ouvert en moi-même un abysse insondable dans lequel je chute de
« l’intérieur ».
Que veux-tu que je respire ?
Tu m’enfouis dans un trou noir, supprimes tout espace de respiration.
Que veux-tu que j’exprime ?
Tu m’as isolé de mes amis en t’interposant comme une barrière
repoussante.
Que veux-tu de moi ? Qu’attends-tu de moi ?
J’ai compris : lâcher. Tout lâcher… C’est donc ce que tu veux ?
Mais c’est toi qui n’as rien compris…
Tu n’as définitivement rien compris, car j’aime et je suis aimé.
Et contre l’amour, tu ne peux rien, tu ne pourras jamais rien,
Tu seras toujours la grande perdante…