Mal-Etre

Je flotte dans un monde dont je suis prisonnière, dont je n’arrive pas à ressortir. Je suis mal. La machine est en marche et je ne peux plus l’arrêter. J’appelle au secours, prie pour qu’on vienne me chercher car je me noie. La nuit, des mots, des bribes de phrases me réveillent en sursaut et je les écris vite et fébrilement dans ma mémoire pour ne pas les oublier. Ou bien, je me lève en toute hâte pour les retranscrire aussitôt tant leur caractère impétueux exige cet effort de moi-même.

Le jour, mille et un détails du quotidien déclenchent dans ma tête une bourrasque de pensées, d’associations d’idées. C’est épuisant.

Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Ou plutôt si, mais je refuse encore à faire tomber ce dernier verrou car beaucoup trop ont déjà lâché et gérer devient difficile.

La puissance de mon désordre intérieur n’a d’égale que celle mise en place pendant des années à tout cadenasser avec la plus grande minutie.

Je tremble de l’intérieur.

Tout ce que j’écris n’est finalement que mon histoire. Une histoire banale, universelle mais aussi originale, unique. Le décor est campé, les personnages aussi, l’introduction et le développement sont déjà bien avancés. Quant à l’épilogue, je sais que ce n’est pas moi qui l’écrirai, mais la vie qui s’en chargera. A moins que l’usage et la force de la Raison m’aident à tirer les conclusions. Sans oublier ce que peut vouloir me dicter le cœur…