Libertés ou contraintes

À trop vouloir écrire en bouts rimés,
J’ai délaissé inconsciemment la prose.
Mes idées semblent devenir grimées,
Lorsque rédiger sans vers je m’impose.

À quoi ressembleraient mes émotions
Sans essayer de les canaliser,
De les contraindre sans altération
À s’ajuster à un cadre aisé ?

L’absence de métrique me fait peur.
C’est traverser une grande étendue
Sans repère ni élément moteur,
Se perdre dans l’espace distendu.

Comment trouver la prose savoureuse ?
Où est le plaisir dans ses digressions,
Ses pages noircies d’une encre fiévreuse,
L’ennui d’interminables descriptions ?

Je réfute donc cette liberté
Du cheval au galop sans cavalier,
Préfère à la prosodie me rallier,
Pour apprécier sa musicalité.